France Découverte

Découverte de la France du bout du monde

Alors que le déconfinement approche, nombreux sont ceux qui commencent à penser aux vacances d’été. Et avec la pandémie qui continue de sévir et les frontières qui demeureront certainement fermées, il y a de fortes chances que nos destinations estivales soient franco-françaises.

Mais qu’importe car l’hexagone regorge de coins spectaculairement dépaysants, qui n’ont rien (ou presque…) à envier aux plages d’Asie ou aux grands espaces du continent américain.

Pour preuve, voici 10 destinations qui ne vous feront pas regretter de ne pas avoir pris l’avion.

1/ Un lodge au Kenya ? Non, un safari en Loire-Atlantique

Evidemment, ici – à 15 minutes de Nantes – on n’aura pas le spectaculaire coucher de soleil sur l’Okavengo ou le Masai Mara. Mais pour tout dire, vos bambins s’en ficheront pas mal, car ce qu’ils veulent admirer, eux, ce sont les animaux ! Et ils en verront plein chez Planète Sauvage, ce parc animalier (et association) écolo et durable, qui s’étend sur plus de 85 hectares et héberge plus de 1 100 animaux de 120 espèces.

« Safari » à la journée, stage de soigneur pour les enfants ou réveil au son des girafes s’ébrouant dans la rivière, le lieu propose différentes façons de vivre l’aventure et plusieurs types d’hébergement : lodges familiaux haut de gamme tout en bois sur pilotis, tentes façon « bivouacs en Tanzanie » ou même des yourtes mongoles. Impossible de rater, depuis sa terrasse, les zèbres, lions, les guépards, antilopes et autres éléphants…

Les séjours en lodge : entre 20 et 153 euros la nuit par personne.

Safari à la journée : 27 € par adulte et 21 par enfant (3-12 ans).

Plus d’infos sur : https://www.planetesauvage.com/

2/ Le désert du Sahara ? Non, la dune du Pilat

Il faut s’accroupir au ras du sable, fermer les yeux et sentir le sable blond filer entre les doigts… Les Touaregs ne sont pas là, certes, ni les dromadaires. Mais rien n’empêche d’escalader les 106 mètres de la dune du Pilat (qui contient près de 550 millions de mètres cubes de sable) et de s’asseoir avec un panier de pique-nique et un thé à la menthe. Et d’admirer le panorama depuis la plus haute dune d’Europe : ce n’est pas l’oasis de Taghit que vous découvrirez à l’horizon, mais bien d’un côté la forêt landaise avec la pointe du Cap Ferret et de l’autre, l’Atlantique. En progression permanente vers l’intérieur des terres, la dune de 3 km de longueur et 500 mètres de largeur aura sans doute disparu du bassin d’Arcachon au siècle prochain. Alors mieux vaut ne pas tarder…

Un conseil : l’accès à la dune est gratuit en venant à pied, à vélo ou en bus Baïa (1 € l’aller). Il est payant si l’on vient en voiture (6 € par véhicule pour 4h de parking) – histoire de contribuer (un peu) à la préservation du site classé

Plus d’infos sur : office du tourisme du bassin d’Arcachon

3/ L’architecture moderniste de Palm Springs ? Non, les villas de la Côte d’Azur

Jardins luxuriants, volumes démesurés, décorations extravagantes… Notre Côte d’Azur recèle de trésors d’architecture qui se visitent face à la Grande Bleue. On songe à tourbillonner dans une fête glamour et extravagante chez Gatsby le magnifique en découvrant, perchée sur son éperon rocheux, la villa Ephrussi de Rothschild à Saint-Jean-Cap-Ferrat, palais Belle Epoque imprégné de Renaissance italienne de 1934, avec ses boudoirs, ses jardins suspendus – le tout construit pour la fantasque et richissime Béatrice de Rothschild.

Un peu plus loin, située sur la pointe rocheuse de la baie des fourmis à Beaulieu-sur-Mer, derrière laquelle se dressent les monumentales falaises d’Eze, la villa Kérylos, tout en stucs à l’antique et colonnades en marbre de Carrare, est une ode à la civilisation grecque. Elle a été conçue entre 1902 et 1908 par l’architecte Emmanuel Pontremoli pour l’archéologue et homme d’Etat français Théodore Reinach.

Moins célèbre que ses voisines, la villa Eilenroc du Cap d’Antibes fut construite entre 1860 et 1867 par Charles Garnier et servit en 2013 de lieu de tournage à Woody Allen pour Magic in the Moonlight, avec Emma Stone et Colin Firth. Sur ce chemin Méditerranée, bien d’autres superbes demeures sont à découvrir. Citons aussi la célèbre Villa Noailles, centre d’art, construite en 1925 par le grand Robert Mallet Stevens.

A la même période, impossible de faire l’impasse sur la Villa E-1027 à Roquebrune-Cap-Martin, véritable icône de l’architecture moderniste et première création de l’architecte Eileen Gray dans les années 20. Montée sur pilotis avec de larges ouvertures sur l’horizon azur, elle reste d’une incroyable modernité. Aux murs, huit fresques colorées signées Le Corbusier, ami et voisin, puisque son célèbre cabanon est à deux pas et se visite également.

4/ Le temple d’Angkor ? Non, un palais dans la Drôme

En 2017, dans L’incroyable histoire du facteur cheval, réalisé par Nils Tavernier, Jacques Gamblin incarnait Joseph Ferdinand Cheval, ce simple facteur qui parcourait chaque jour la Drôme, de village en village, et qui par amour pour sa fille Alice, s’est lancé dans le pari fou de lui construire un incroyable palais. De 1879 à 1912, il consacra ainsi 33 années de sa vie, à bâtir de ses mains et avec une simple brouette remplie de pierres, cette œuvre inclassable. Inutile de préciser que ce monument historique procure toute son émotion au-delà du grand écran.

Il faut donc partir au nord de la Drôme, à Hauterives, afin de voir de ses propres yeux cet édifice, à la fois hymne à la nature et mélange très personnel de différents styles architecturaux, avec des inspirations puisées tant dans la Bible que dans la mythologie hindoue et égyptienne.

En 1964, André Malraux a appuyé la procédure de classement avant son départ du gouvernement, contre l’avis défavorable de la plupart des fonctionnaires du ministère de la Culture qui écrivaient, dans un rapport : « Le tout est absolument hideux. Affligeant ramassis d’insanités qui se brouillaient dans une cervelle de rustre ». Malraux assurait qu’il serait « enfantin de ne pas le classer quand c’est nous, Français, qui avons la chance de posséder la seule architecture naïve du monde et attendre qu’elle se détruise ». Plusieurs artistes ont rendu hommage à ce palais. Ils s’appelaient Pablo Picasso, Max Ernst ou Niki de Saint Phalle…

5/Surfer à Hawaii ? Non, prendre la vague à Guéthary

La houle blanche de la côte Basque, c’est notre « déferlante » à nous. Et à Guéthary, « on se voit au Line up » (zone au large du spot où les surfeurs attendent leur vague) presque chaque matin. Car pour surfer sur des vagues légendaires (et voir des beaux surfeurs C.Q.F.D), nul besoin de s’envoler pour Waikiki ou Tahiti. Ici, dans ce petit village situé entre Biarritz et Saint-Jean-de-Luz, les « tubes », on connaît.

Car c’est ici que se trouve LE spot, la plage de Parlementia, à droite du port – et partagée avec la station balnéaire de Bidart. Elle est surtout le rendez-vous de tous les accrocs de la planche. On les voit attendre au loin. Parfois ça passe, parfois ça ça casse. « Pas ce matin, y’a pas le swell. Le vent souffle offshore, c’est mort », prévient l’un deux. Les « Bodhi »(comme on les surnomme en référence au mythique héros de Point Break) attendent toujours de pouvoir défier la fameuse vague de Parlementia. Du KaféLoco, à la déco très cool, on les épie depuis la terrasse.

Pour en savoir plus : office du tourisme Guéthary

6/L’Amazonie ? Non, les méandres d’une rivière auvergnate

Des courbes sinueuses taillées dans la roche et bordées de jungle… Non, ce n’est pas le fleuve amazone mais la Sioule, une rivière auvergnate qui fait des méandres, jusqu’à enserrer la sauvage presqu’île de Murat. Pour voir cet impressionnant paysage, il faut se rendre au village de Queuille, dans le Puy-de-Dôme, où tout au bout de la rue de l’Eglise, est installé un belvédère perché à 250 mètres au-dessus du cours d’eau.

Sensations fortes garanties car la vue est à couper le souffle. Le lieu étant assez fréquenté, mieux vaut y venir le matin pour profiter du spectacle en toute tranquillité.

7/Plonger dans les Caraïbes ? Non, à Port-Cros

Une eau translucide, un soleil qui tape et un ciel bleu azur… Avec son sentier sous-marin du Rascas, la petite île de Port-Cros, au large du Lavandou, fait partie des plus beaux endroits pour plonger en France. Classée Parc National (c’est dire la richesse de l’endroit), cette réserve marine est apparue dans le top 10 mondial du Lonely Planet en 2017… aux côtés de la Polynésie ou de la Grande barrière de corail en Australie.

Certes, on n’y tombe pas nez à nez avec une raie manta ou un poisson clown, mais on y croise des barracudas, des castagnoles, des murènes, des mérous, des poissons-lunes – et avec de la malchance, peut être des méduses…

L’île a aussi d’autres atours : du vallon de la Solitude à la Vigie de l’ancien sémaphore, la beauté sauvage des paysages se révèle aux marcheurs. Ni voitures, ni vélos : ses 7 km2 se découvrent à pied, par des sentiers aménagés dans le relief accidenté, qui débouchent, entre les falaises abruptes, sur trois superbes plages aux eaux cristallines.

Plus d’information sur www.portcrosparcnational.fr et https://www.hyeres-tourisme.com/les-iles-dor/port-cros/

8/Une cascade à Bali ? Non, une randonnée verte dans le Jura

Sur Instagram, on pourrait faire croire que l’on est au cœur d’une forêt tropicale mousseuse au fin fond de l’Asie… Mais c’est dans la commune des Planches-près-Arbois, dans le Jura, que l’on trouve cette spectaculaire cascade dite des Tufs. Ici, l’eau de la Cuisance, qui prend sa source un peu plus en hauteur, s’infiltre dans le plateau calcaire (le tuf) pour y creuser une grotte et ressurgir en multiples cascades dans les bassins. On a qu’une seule envie, s’y baigner, mais attention l’eau est (très) froide. Le site est accessible facilement aux familles grâce à un sentier de randonnée et une passerelle.

Plus d’informations sur : http://www.arbois.com/et https://www.jura-tourism.com/

9/Une île grecque ? Non, l’île d’Yeu

Des images de maisons bleues et blanches accrochées à la colline, de petites églises repeintes à la chaux, et des plages aux eaux transparentes… Les Cyclades, ici, seront atlantiques, à un peu plus d’une quinzaine de kilomètres des côtes vendéennes, l’île est accessible par bateau – ou en hélico, si vous voulez vous la jouer Onassis.

Un endroit où rues, venelles et lieux-dits se nomment rue du Coin-du-chat, rue de la Fée, rue du Secret, rue du Paradis, c’est déjà la promesse de voyager dans un conte… (Après, beaucoup plus tard, on découvrira aussi la rue du Pû, la plage des Ovaires, celle de la Pipe et l’anse de la Raie de la Vache).

La découverte du petit port de la Meule, avec sa chapelle immaculée perchée au-dessus des falaises, achève de transporter au-delà de l’Hexagone. Côté plages de rêve, entre l’anse des Soux, les Tchinettes, et les Sables Rouis, le choix est large. Mais la plus « grecque » est sans conteste la crique paradisiaque de « Belle-maison ». Sable blond, mer transparente… le dépaysement est total. Mais la baignade rappelle à la réalité : la température de l’eau n’excède pas les… 17 degrés.

10/Une randonnée équestre dans le Colorado ? Non, dans les carrières d’ocre de Provence

Ce n’est pas pour rien qu’on appelle les carrières d’ocre de Rustrel, dans le Vaucluse, le « Colorado provençal » : falaises, cirques, cheminées et colline de sable s’y déploient sur plus de 100 hectares et dans une explosion de couleurs. Jaune, rouge, orange, brun… Cinquante nuances d’ocre se donnent à voir aux visiteurs.

Cette merveille est née de l’alliance de la nature et de l’homme. Après le retrait de la mer il y a des millions d’années, des montagnes d’ocre s’y sont formées et leur exploitation, par quatre générations d’ocriers, ont modifié ses reliefs dans lesquels on peu aujourd’hui se promener en toute liberté.

Deux parcours de randonnées sont possibles, l’une d’une quarantaine de minutes et l’autre de plus de deux heures. Dans tous les cas, il est conseillé de porter de vieux vêtements car l’ocre est particulièrement salissant et… ne part pas facilement en machine.

Source: nouvelobs.com/voyage/